Mais quand je parle ainsi :
Justice, Fraternité, Partage, Equité
on me trouve rétro, prisonnière d'une idéologie désuète enseignée par mes bons Pères. Alors plutôt que de hurler mon dégoût et ma désespérance à tous ces gens cyniques, égoïstes ou inconscients, je me terre un peu plus chaque année dans le refus de les admettre et d'aller m'asseoir désormais à leur table quand j'y suis, rarement, invitée.
Je ne supporte plus d'entendre à propos de :
Chômage : "
Mais Elizabeth, c'est Noël, nous sommes à table, ne me faîtes pas l'affront de refuser ce délicieux foie gras.."
L' abandon : " Allez, chère Voisine, goûtez-moi ce Champagne..."
L' angoisse, la difficulté quotidienne de survivre matériellement, les désillusions, la trahison, l' Amour et l' Amitié qui échouent ou se meurent...
Qu'importe on est là pour rigoler et se remplir la panse : " As-tu apporté Eliza, tes disques et ta bonne humeur ? ". Celle du temps jadis, celle du temps d'avant. D' avant quoi ? D' avant le temps où j'avais le coeur et la gorge moins serrés parceque la tête encore pleine d'illusions sur l'humanité.
Et de passer pour une horrible trouble-fête.
A présent, heureusement, je sais dire non. Non, non et NON !