Télérama ah ah ah ! j' ai été abonnée au journal papier pendant 35 ans, étant d' accord avec 90% des critiques à l' époque. Mais depuis une vingtaine d' années c' est devenu une revue gaucho-chiasso-démago-bobo au niveau 0 des critiques de Libé et des Inrockutibles . Donc suffit désormais que Télérama descende un film pour que je le regarde pour mon plus grand plaisir . A contrario ceux qu' il encense sont au niveau du cinéma français actuel qui ne mérite plus guère d' être entretenu avec nos sous mis à part quelques raretés ( rien à dire sur nos acteurs mais la nullité affligeantes des scénarios, en grande majorité sur les états d' âme des bobos, si toutefois ils ont une âme ) ! Tout ça pour dire que je suis d' accord à 100% avec toutes les critiques des commentateurs çi-dessous, QUEL BEAU FILM que ce FILM ! Regardez-le !!!
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Après avoir refusé le traitement qu’on lui propose et décidé de désormais mener sa vie exactement comme il l’entend, Julian est soucieux de régler ses affaires au mieux avant son départ dans les moindre détails, y compris et surtout en ce qui concerne son chien, le fidèle Truman (merveilleuse scène chez le vétérinaire). Fini les non-dits, les sous-entendus, l’hypocrisie, il veut que tout soit fait et dit comme il l’entend, fustigeant au passage les principes de « bien-pensance », permettant ainsi à Dolorès Fonzi de laisser libre cours à son talent sous les traits irrésistibles de la cousine effondrée et à contre-courant de l’état d’esprit du malade indiscipliné. Face à lui, son ami Tomas, tout en retenue, bouleversé par le fatalisme de son ami est un exemple de sobriété et d’humanité. Une fois encore, Ricardo Darin stupéfie par la fluidité de son jeu et entraîne dans son sillage son partenaire tout aussi talentueux. Un récit sensible et intelligent, des comédiens justes et brillants, tous les ingrédients sont réunis pour donner à ce drame traité tout en finesse une saveur acidulée à nulle autre pareille. Savoir amuser, enchanter, attendrir en parlant de la mort n’est pas donner à tout le monde. Gesc Gay l’a fait. Il nous propose là une belle tranche de vie.
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De cette trame, on aurait pu tirer un drame absolu mais Cesc Gay s'est engagé sur une toute autre voie, toute en nuance et en retenue. Avec une bonne dose d'auto-dérision. L'issue fatale qui se profile n'empêche en rien les deux amis de rires, de boire, de danser et de pleurer ensemble.
Madrid est un écrin magnifique où l'amitié se reconstitue et rend plus fort Julián et Tomás, dont les différences absolues de physique et de tempéraments s'emboitent parfaitement. Voix grave, sourire charmeur, un peu cabot, le premier est un "bel homme", séducteur-né. Le second est son contraire, physique plus banal, plus discret, mais d'une bienveillance totale. Truman, le chien que Julián chercher à faire adopter pour pouvoir partir le cœur léger, les accompagne dans cette tournée d'adieux.
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Chacun meurt comme il peut
"Truman" fut certainement le film espagnol le plus primé en 2015, arrachant au passage également quelques larmes à ses (nombreux) spectateurs. Ayant valu en septembre 2015 un double prix d'interprétation pour Ricardo Darin et Javier Cámara au Festival de San Sebastian, le film a ensuite raflé, en février 2016, 5 Goyas, dont celui du meilleur film. L'attachement que chacun pourra éprouver pour les deux personnages principaux doit énormément au duo d'acteurs, Javier Camara ("Parle avec elle", " Les Amants passagers") déstabilisé par cet homme auprès duquel il réapprend la complicité, et Ricardo Darin ("Dans ses yeux", "Les Nouveaux Sauvages") à la fois ancré dans ses choix et démuni face à la mort prochaine.
Sans grande originalité de mise en scène, le récit égraine les étapes d'une préparation au départ, avec ses périodes de détresse ou de tristesse, les amis qui se rebellent, le besoin d'être pardonné par certains ou d'entrer en contact avec d'autres. Mais le scénario se concentre surtout sur l'isolement, cette « odeur de la mort » comme l'évoque le personnage principal, qui fait peur et provoque la gêne ou l'éloignement. Plein de bonnes intentions, le film aligne des scènes pas aussi faciles qu'elles peuvent paraître au premier abord (la visite surprise au fils, le rapport au mentor dans son métier d'acteur...) créant à chaque fois surprise et émotion.
Ne tendant ni à enjoliver les choses, ni à créer le drame à tout prix, "Truman" touche par la sincérité de son propos, questionnant au passage l'attitude de chacun, en tant que, ou face au malade. Au milieu du tout cela, Truman, le chien de cet homme dont le corps vacille a cependant du mal à attirer l'attention, malgré sa position stratégique en substitut de conjoint ou d'enfant. Seul vecteur d'attendrissement ponctuel du personnage principal, il trouve là son utilité, moins centrale que le titre ne pouvait le laisser supposer.
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Grand vainqueur des derniers Goya, les César espagnols, "Truman" de Cesc Gay raconte une touchante histoire d'amitié entre deux hommes dont l'un, interprété par la star argentine Ricardo Darin, est atteint d'un cancer en phase terminale.
Julian (Ricardo Darin), acteur argentin vivant à Madrid, est mourant. Il reçoit la visite inattendue de son ami d'enfance Tomas (Javier Camara), qui vit au Canada.
Tomas va l'accompagner pendant quatre jours intenses, durant lesquels Julian s'efforce de régler ses affaires, et notamment de trouver un nouveau propriétaire pour son chien, Truman.
"+Truman+, ce sont des adieux. A l'intérieur de ça, il y a beaucoup de choses, dont l'amitié", a indiqué à l'AFP à Paris le réalisateur catalan Cesc Gay.
"Je me suis trouvé dans une situation similaire, en train d'accompagner un être cher dans la maladie, jusqu'à sa mort", a-t-il raconté.
"Je l'avais vécu dans un environnement plus familial. Avec cette amitié entre deux hommes et en utilisant l'humour, j'ai trouvé la bonne manière de raconter cette histoire."
Elégant, pudique, tour à tour émouvant et drôle, le film (dont le chien Truman est aussi un personnage à part entière) trouve un équilibre entre émotion et légèreté pour raconter cette histoire difficile, sans jamais sombrer dans le pathos.
"Dans la vie, finalement, c'est comme ça, dans les moments très dramatiques, l'humour nous protège", souligne Cesc Gay.
'Etre maître de sa propre vie'
Récompensé par cinq Goya en février (dont ceux du meilleur film, du meilleur acteur pour Ricardo Darin et du meilleur acteur dans un second rôle pour Javier Camara), le film est porté par son duo d'acteurs.
Aux côtés de Javier Camara, acteur notamment chez Almodovar ("Parle avec elle", "Les amants passagers"), Ricardo Darin ("Les Neufs reines", "Dans ses yeux") est très juste, tout en retenue, dans le rôle de Julian.
"Ca a été un rôle très difficile, non pas techniquement mais émotionnellement, parce que nous ne pouvions pas nous laisser envahir par le drame", a expliqué l'acteur argentin à l'AFP.
"Je ne pouvais m'empêcher de comparer tout le temps avec la vie de mon père, qui est mort très jeune d'un cancer et avait lui aussi un humour très corrosif et irrévérencieux, et cela m'abattait", a ajouté l'acteur de 59 ans.
"Techniquement, cela m'a beaucoup aidé parce que la moitié du chemin était déjà faite, mais émotionnellement, cela a été très dur."
Parlant frontalement de la mort, "Truman" aborde la façon dont on accepte sa fin imminente ou celle de ses proches, mais aussi les choix que l'on peut être amené à faire.
"Le film parle du droit à être maître de sa propre vie, du fait que personne ne vienne vous dire comment réagir face aux choses importantes. Chacun fait ce qu'il peut, la vie en cela est beaucoup plus difficile que la mort", a souligné Ricardo Darin.
"C'est un film qui parle beaucoup plus de la vie que de la mort, de la façon dont on aborde la vie", a ajouté l'acteur, qui a tourné récemment le film "Koblic", sur un pilote militaire pendant la dictature argentine.
"Quand on a une échéance aussi proche et qu'il reste si peu de temps, on remet en question tous ses mécanismes vitaux: comment on se comporte avec son fils, avec ses amis, comment on regarde, comment on écoute, comment on profite de chaque minute", a ajouté Ricardo Darin.
Il devrait jouer prochainement un président argentin dans "La Cordillera" de son compatriote Santiago Mitre.
"Truman" sortira en Belgique le 6 juillet 2016.