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C'est un film très gai, très triste, très sincère, très militant, qui fait froid dans le dos mais chaud au coeur,  qui plonge dans la vie dans ce qu'elle a de plus palpitant et dans la mort dans ce qu'elle a de plus accablant : la fin de la partie de plaisirs et la fin de la partie des soucis. Mais quand on part ainsi, quand on veut, comme on veut, qu'on emporte avec soi tous les sourires de ses amis, on peut aller loin et longtemps...embarqué avec la belle chanson de Françoise Hardy, oui on peut s'envoler en toute confiance dans l'autre part, l'ailleurs. Pourvu que ce soit aussi intense là bas que l'ici bas!
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Le décli de l'empire américain avait fait son petit effet avec un humour et un style tout à fait paticuliers.Cette "suite" peut se voir sans avoir vu la première référence tant ce film se suffit à lui même.Sorte de film testament qui ne lésine ni sur les effets comiques, ni sur la vraie tragédie, Les invasion barbares est le plus beau film de Denys Arcand et joue sur toutes les palettes de nos émotions.Le casting est optimal et on y découvre un Stéphane Rousseau d'une sobriété exemplaire (avec Marina Hands pour compagne) et révèle Marie José Croze dans une prestation intense.Si vous rentrez dans ce film, sortez vos mouchoirs (pas les petits!)Superbe.
ur le papier, le sujet de Truman était lourd avec l’histoire d’un homme revenant du Canada pour une visite surprise à son meilleur ami mourant. Mais parce qu’il épouse une certaine légèreté adossée à une délicate mélancolie pleine de tendresse au lieu de céder aux sirènes du pathos larmoyant facile, Truman désarme et émeut sans peine, un spectateur conquis par cette belle histoire magnifiée par sa sincérité lumineuse lui permettant de bénéficier d’une insondable douceur dans son récit émotionnellement crépusculaire. Entre humour, bienveillance et moments touchants caressés et non appuyés avec lourdeur, Truman ne sort pas les envolées de violons lyriques, ne s’enferme pas dans les passages obligés, n’en fait jamais trop (ni pas assez). Juste, sobre, humain, préférant esquisser le portrait de quelques jours plein de vie dans un contexte où rôde pourtant le spectre de la mort, le film de Cesc Gay est une ode à l’amitié sincère, authentique et courageuse, celle qui est capable de tout, même de se transcender dans les moments les plus durs, par générosité, par noble affection, par compassion compréhensive, et surtout, sans rien attendre en retour. Et alors que Ricardo Darin illumine pour la énième fois un écran de cinéma par son talent et son jeu tout en naturel, alors que Javier Camara se met au diapason de son partenaire, et que Cesc Gay laisse briller ses stars et son histoire tout en séduction irrésistible, Truman enchante, amuse, emporte, attendrit, et parviendrait presque à faire oublier ses ressorts de fonds par sa partition tout en retenue magnifique. Certes, le film pourra paraître mineur voire anecdotique, mais il fait du bien et dégage une sérénité et une aura paisible, qui font du bien dans un quotidien souvent mordu par le cynisme. Et Truman de laisser poindre en filigrane, au détour de sa courte chronique ouvrant une petite fenêtre sur les cœurs de deux hommes, un regard sur nous-même et notre rapport aux autres.
 
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Gros succès en Espagne, ce film récipiendaire en 2015 de cinq Goyas (les Césars ibériques), dont celui du meilleur film, arrive sur les écrans français précédé d’une jolie réputation aux festivals de Toronto et San Sebastien. Rien d’exceptionnel sur le plan de la mise en scène, mais la singularité de Truman, cinquième film du réalisateur de Krampack (2001) est d’être un feel good movie sur la mort. Cet oxymore cinématographique est brillamment dialogué et littéralement porté par deux pointures d’acteurs : l’Argentin Ricardo Darin (Dans ses yeux) et l’Espagnol Javier Camara (Parle avec elle). Ils sont amis de longue date et la vie les a séparés : Tomas (Camara), prof au Canada où il vit avec son épouse, rend visite à Julian (Darin), acteur madrilène, père divorcé d’un grand garçon faisant ses études à Amsterdam, propriétaire d’un bon gros chien nommé Truman, et ayant récemment décidé d’arrêter son traitement. Julian a un cancer en phase terminale. Ces quatre jours donneront lieu à des discussions, des réflexions, des souvenirs, des vacheries. En guise d’héritage pour ceux qui restent, de viatique pour ceux qui partent. Car Julian veut faire les choses dans les règles : tester des familles adoptives pour Truman, effacer les querelles, dire adieu. Politesse du désespoir, l’humour féroce et irrésistible fait sans cesse contrepoint, jugulant la prise d’otage à l’émotion qui souvent point.
 
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Julian (Ricardo Darín) reçoit la visite inattendue de son ami Tomas (Javier Camara), désormais installé au Canada. Avec Truman, le chien fidèle de Julian, les deux amis vont partager quatre jours intenses en émotions et en (mauvaises) surprises liées au cancer qui s'est emparé de Julian. Cependant, il serait trop facile de décrire Truman comme un simple film sur la mort. C'est plutôt une boîte de Pandore où l'on trouve aussi des sujets comme l'amitié (en particulier masculine), l'amour, l'acceptation de la mort, la paternité, le travail...
 
La grande force du film est son histoire : dès les cinq premières minutes, le spectateur sait que Julian finira par mourir, mais avant que cela n'arrive, le personnage, très soucieux de "boucler" toute une série d'affaires personnelles, se lance dans une dernière aventure. Le rythme de l'ensemble est fluide et bien équilibré, entre la tension dramatique très bien contrôlée qui se fait sentir et des moments comiques assez géniaux.
 
Truman est avant tout une histoire d'hommes, un récit qui explore l'amitié virile et la manière dont elle résiste au passage du temps, avec ses non-dits, sa force discrète, ses larmes retenues. Dolores Fonzi, qui assure une présence féminine dans le film, est très convaincante dans le rôle difficile de la cousine effondrée et incapable de comprendre la décision de Julian. Les scènes marquantes et difficiles à oublier sont nombreuses, dans ce petit joyau de film délicat, sincère, authentique et sobre, de la scène de la consultation chez le vétérinaire à la scène du repas qui réunit à Amsterdam Julian avec son fils et sa petite-amie, en passant par la rencontre totalement fortuite avec un ancien ami (merveilleusement incarné par Eduard Fernandez). Cependant, la scène qui se détache le plus de l'ensemble est la scène de sexe, très crue, vivante et authentique entre Tomas et Paula, un moment qui représente pour eux deux, au comble du chagrin, une vraie catharsis, surtout pour Tomas, qui est trop rigide pour arriver à communiquer ses sentiments.
 
Les prestations des acteurs (Camara en ami un peu perdu et troublé, Darín en malade fatigué de lutter qui a accepté son sort), souvent contenues, sont brillantes de justesse. Truman, dont les ventes internationales sont gérées par Filmax International, séduit parce que Cesc Gay arrive à placer sa caméra dans un endroit secret du coeur de ses personnages et à les dépeindre comme ils sont, ni plus, ni moins. Les quatre jours que passent ensemble Tomas et son ami mourant ne sont pas le meilleur moment de leur vie : ils sont juste un moment de la vie humaine, avec ses hauts et ses bas.
 
(Traduit de l'espagnol)
Télérama ah ah ah ! j' ai été abonnée au journal papier pendant 35 ans, étant d' accord avec 90% des critiques à l' époque. Mais depuis une vingtaine d' années c' est devenu une revue gaucho-chiasso-démago-bobo au niveau 0 des critiques de Libé et des Inrockutibles . Donc suffit désormais que Télérama descende un film pour que je le regarde pour mon plus grand plaisir . A contrario ceux qu' il encense sont au niveau du cinéma français actuel qui ne mérite plus guère d' être entretenu avec nos sous mis à part quelques raretés ( rien à dire sur nos acteurs mais la nullité affligeantes des scénarios, en grande majorité sur les états d' âme des bobos, si toutefois ils ont une âme ) ! Tout ça pour dire que je suis d' accord à 100% avec toutes les critiques des commentateurs çi-dessous, QUEL BEAU FILM que ce FILM ! Regardez-le !!!
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Après avoir refusé le traitement qu’on lui propose et décidé de désormais mener sa vie exactement comme il l’entend, Julian est soucieux de régler ses affaires au mieux avant son départ dans les moindre détails, y compris et surtout en ce qui concerne son chien, le fidèle Truman (merveilleuse scène chez le vétérinaire). Fini les non-dits, les sous-entendus, l’hypocrisie, il veut que tout soit fait et dit comme il l’entend, fustigeant au passage les principes de « bien-pensance », permettant ainsi à Dolorès Fonzi de laisser libre cours à son talent sous les traits irrésistibles de la cousine effondrée et à contre-courant de l’état d’esprit du malade indiscipliné. Face à lui, son ami Tomas, tout en retenue, bouleversé par le fatalisme de son ami est un exemple de sobriété et d’humanité. Une fois encore, Ricardo Darin stupéfie par la fluidité de son jeu et entraîne dans son sillage son partenaire tout aussi talentueux. Un récit sensible et intelligent, des comédiens justes et brillants, tous les ingrédients sont réunis pour donner à ce drame traité tout en finesse une saveur acidulée à nulle autre pareille. Savoir amuser, enchanter, attendrir en parlant de la mort n’est pas donner à tout le monde. Gesc Gay l’a fait. Il nous propose là une belle tranche de vie.
 
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De cette trame, on aurait pu tirer un drame absolu mais Cesc Gay s'est engagé sur une toute autre voie, toute en nuance et en retenue. Avec une bonne dose d'auto-dérision. L'issue fatale qui se profile n'empêche en rien les deux amis de rires, de boire, de danser et de pleurer ensemble.
 
Madrid est un écrin magnifique où l'amitié se reconstitue et rend plus fort Julián et Tomás, dont les différences absolues de physique et de tempéraments s'emboitent parfaitement. Voix grave, sourire charmeur, un peu cabot, le premier est un "bel homme", séducteur-né. Le second est son contraire, physique plus banal, plus discret, mais d'une bienveillance totale. Truman, le chien que Julián chercher à faire adopter pour pouvoir partir le cœur léger, les accompagne dans cette tournée d'adieux.
 
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Chacun meurt comme il peut
"Truman" fut certainement le film espagnol le plus primé en 2015, arrachant au passage également quelques larmes à ses (nombreux) spectateurs. Ayant valu en septembre 2015 un double prix d'interprétation pour Ricardo Darin et Javier Cámara au Festival de San Sebastian, le film a ensuite raflé, en février 2016, 5 Goyas, dont celui du meilleur film. L'attachement que chacun pourra éprouver pour les deux personnages principaux doit énormément au duo d'acteurs, Javier Camara ("Parle avec elle", " Les Amants passagers") déstabilisé par cet homme auprès duquel il réapprend la complicité, et Ricardo Darin ("Dans ses yeux", "Les Nouveaux Sauvages") à la fois ancré dans ses choix et démuni face à la mort prochaine.
 
Sans grande originalité de mise en scène, le récit égraine les étapes d'une préparation au départ, avec ses périodes de détresse ou de tristesse, les amis qui se rebellent, le besoin d'être pardonné par certains ou d'entrer en contact avec d'autres. Mais le scénario se concentre surtout sur l'isolement, cette « odeur de la mort » comme l'évoque le personnage principal, qui fait peur et provoque la gêne ou l'éloignement. Plein de bonnes intentions, le film aligne des scènes pas aussi faciles qu'elles peuvent paraître au premier abord (la visite surprise au fils, le rapport au mentor dans son métier d'acteur...) créant à chaque fois surprise et émotion.
 
Ne tendant ni à enjoliver les choses, ni à créer le drame à tout prix, "Truman" touche par la sincérité de son propos, questionnant au passage l'attitude de chacun, en tant que, ou face au malade. Au milieu du tout cela, Truman, le chien de cet homme dont le corps vacille a cependant du mal à attirer l'attention, malgré sa position stratégique en substitut de conjoint ou d'enfant. Seul vecteur d'attendrissement ponctuel du personnage principal, il trouve là son utilité, moins centrale que le titre ne pouvait le laisser supposer.
 
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Grand vainqueur des derniers Goya, les César espagnols, "Truman" de Cesc Gay raconte une touchante histoire d'amitié entre deux hommes dont l'un, interprété par la star argentine Ricardo Darin, est atteint d'un cancer en phase terminale.
 
Julian (Ricardo Darin), acteur argentin vivant à Madrid, est mourant. Il reçoit la visite inattendue de son ami d'enfance Tomas (Javier Camara), qui vit au Canada.
 
Tomas va l'accompagner pendant quatre jours intenses, durant lesquels Julian s'efforce de régler ses affaires, et notamment de trouver un nouveau propriétaire pour son chien, Truman.
 
"+Truman+, ce sont des adieux. A l'intérieur de ça, il y a beaucoup de choses, dont l'amitié", a indiqué à l'AFP à Paris le réalisateur catalan Cesc Gay.
 
"Je me suis trouvé dans une situation similaire, en train d'accompagner un être cher dans la maladie, jusqu'à sa mort", a-t-il raconté.
 
"Je l'avais vécu dans un environnement plus familial. Avec cette amitié entre deux hommes et en utilisant l'humour, j'ai trouvé la bonne manière de raconter cette histoire."
 
Elégant, pudique, tour à tour émouvant et drôle, le film (dont le chien Truman est aussi un personnage à part entière) trouve un équilibre entre émotion et légèreté pour raconter cette histoire difficile, sans jamais sombrer dans le pathos.
 
"Dans la vie, finalement, c'est comme ça, dans les moments très dramatiques, l'humour nous protège", souligne Cesc Gay.
 
'Etre maître de sa propre vie'
 
Récompensé par cinq Goya en février (dont ceux du meilleur film, du meilleur acteur pour Ricardo Darin et du meilleur acteur dans un second rôle pour Javier Camara), le film est porté par son duo d'acteurs.
 
Aux côtés de Javier Camara, acteur notamment chez Almodovar ("Parle avec elle", "Les amants passagers"), Ricardo Darin ("Les Neufs reines", "Dans ses yeux") est très juste, tout en retenue, dans le rôle de Julian.
 
"Ca a été un rôle très difficile, non pas techniquement mais émotionnellement, parce que nous ne pouvions pas nous laisser envahir par le drame", a expliqué l'acteur argentin à l'AFP.
 
"Je ne pouvais m'empêcher de comparer tout le temps avec la vie de mon père, qui est mort très jeune d'un cancer et avait lui aussi un humour très corrosif et irrévérencieux, et cela m'abattait", a ajouté l'acteur de 59 ans.
 
"Techniquement, cela m'a beaucoup aidé parce que la moitié du chemin était déjà faite, mais émotionnellement, cela a été très dur."
 
Parlant frontalement de la mort, "Truman" aborde la façon dont on accepte sa fin imminente ou celle de ses proches, mais aussi les choix que l'on peut être amené à faire.
 
"Le film parle du droit à être maître de sa propre vie, du fait que personne ne vienne vous dire comment réagir face aux choses importantes. Chacun fait ce qu'il peut, la vie en cela est beaucoup plus difficile que la mort", a souligné Ricardo Darin.
 
"C'est un film qui parle beaucoup plus de la vie que de la mort, de la façon dont on aborde la vie", a ajouté l'acteur, qui a tourné récemment le film "Koblic", sur un pilote militaire pendant la dictature argentine.
 
"Quand on a une échéance aussi proche et qu'il reste si peu de temps, on remet en question tous ses mécanismes vitaux: comment on se comporte avec son fils, avec ses amis, comment on regarde, comment on écoute, comment on profite de chaque minute", a ajouté Ricardo Darin.
 
Il devrait jouer prochainement un président argentin dans "La Cordillera" de son compatriote Santiago Mitre.
 
"Truman" sortira en Belgique le 6 juillet 2016.
J'aime beaucoup la tonalité du film, atteint d'un cancer un homme va être accompagné par un ami pendant quatre jours, avec deux ou trois rencontres extérieures, des diners, des vols d'avions entre canada, Madrid, Amsterdam.....C'est à la fois intimiste et mélancolique, familier et distancié, avec une atmosphère basée sur les rapports humains, quand on sait qu'on a que quelques mois à vivre.....On s'apaise..... La réalisation est sobre et fine, assez lumineuse et propose un belle harmonie entre les images, les dialogues et les musiques.....On y croit, on est touché par certains dialogues, et on a affaire à l'immense Ricardo Darin, sans doute le plus grand acteur d'Amérique Latine que les américains ont eu la bonne idée de laisser tranquilles.....Bref un excellent moment de cinéma, avec un arrière fond chaleureux....
 

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Encore une réussite espagnole ! Quelques jours après Julietta, voici Truman un nouvel opus ibérique totalement réussi. Un film sur l'amitié de 2 hommes qui, malgré la distance, des choix de vie différents, des caractères opposés, perdure au fil des années... A l'heure du bilan ultime, que reste t-il de sa vie sinon l'amitié. Une oeuvre magnifique, subtile et délicate.
 

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Sur le papier, il y a tout à craindre de ce genre de sujet : deux vieux copains se revoient alors que l'un d'entre eux va mourir. On imagine immédiatement les scènes larmoyantes, les vieux souvenirs qu'on se raconte tout une nuit durant, les effusions en tout genre. Le mérite de Cesc Gay est d'éviter tous les chausse-trappes possibles. Le générique de début est à ce titre exemplaire : le voyage de Tomas du Canada en Espagne est résumé en quelques minutes, à raison d'un plan par situation (maison, taxi, salle d'embaquement, avion, etc). Le réalisateur choisit une mise en scène et un montage qui visent à l'épure et au dépouillement, ce qui rend son film pudique, amusant et émouvant. Les relations entre Julian et Tomas seront ainsi toujours dessinées comme en creux, avec beaucoup de pudeur, et même parfois de dureté. Les deux amis se disent les choses parfois très crûment et entre eux peu de moments semblent portés par l'émotion. Les vecteurs de leur amitiés se situent ailleurs : un sens de l'humour partagé, le personnage de Paula, le chien Truman, l'argent qu'on partage sans aucun tabou, des objets qui changent de main (le livre que Tomas reprend). Truman est perpétuellement sur le fil du rasoir, se tenant parfaitement entre deux gouffres béants : celui de l'inconsistance nauséeuse et celui du mélodrame tire-larme. Il y parvient principalement grâce au jeu miraculeux des deux acteurs principaux. Ricardo Darin est très émouvant avec ses airs de grand ado beau gosse sûr de son charme, mais Javier Camara est encore meilleur, dans un rôle étonnant et magnifique d'observateur concerné. Il lui suffit d'un regard de côté ou d'une respiration avant de prendre la parole pour faire passer au spectateur une émotion, une réflexion et même parfois toute une histoire. Cesc Gay s'affirme avec Truman comme LE réalisateur espagnol à suivre, dans un genre qui rappellera plus Truffaut que Refn : son style n'en est pas vraiment un. Il préfère l'élégance d'un montage précis aux effets clipesques, et l'alternance parfaite de différents types de plans à l'esbrouffe visuelle. Il confirme également être un des meilleurs directeurs d'acteurs en activité. Le film à voir cet été.
TRUMAN - sur la maladie et la mort
Cette année a été riche en films qui traitent du cancer, sujet forcément sensible, délicat à traiter et qui ne donne pas spécialement envie d’aller au ciné. La proposition de « Truman » est clairement au-dessus du lot et mérite de prendre son ticket. Les nombreuses qualités du film pourraient se résumer avec une des premières scènes : lorsque Tomàs sonne à la porte de Juliàn. Cadrages serrés et rigoureux, couleurs vives pour ton grave, jeux d’acteurs impeccables, tout en retenue, le tout avec un scénario et des dialogues subtils et intelligents. Dans ce passage, on entend Juliàn tousser derrière sa porte et, sans le voir, on comprend de suite que c’est grave, d’autant plus quand on voit le visage de Tomàs très stressé et pas spécialement pressé de voir la porte s’ouvrir sur les ravages de la maladie. C’est fin, magistralement interprété, touchant sans jamais en rajouter et ces qualités restent omniprésentes du début à la fin. Le film est un hymne à l’amitié entre deux hommes à l’ancienne ; c’est-à-dire bourrus et incapables d’exprimer leurs sentiments quand bien même le temps leur est compté et qu’ils en auraient des choses à se dire. Tout passe par l’humour et la colère, on rit beaucoup, on se prend des claques et on pleure à chaudes larmes. Pourtant, si l’on ressort totalement ébranlé par cette magnifique histoire humaine, le film remet les pendules à l’heure et donne envie de mieux profiter de notre vie et de s’entourer uniquement de véritables amis. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est un « feel good movie» mais un « do it better from now on » movie ! Rarement un film n’avait montré avec autant de justesse les répercutions que la maladie entraîne sur l’amitié, la famille, les relations en tout genre et ce, sans pathos, sans mélo et avec un ton acidulé. Bravo !